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Photo du rédacteurEric ALAUZEN

Qui est Ivy Ledbetter Lee, le rédacteur du premier communiqué de presse ?


Même si l’histoire l’a complètement oublié, c’est pourtant Ivy Ledbetter Lee (appelé plus communément Ivy Lee) qui inventa les relations publiques lors d’un malheureux accident meurtrier de train qui engendra la naissance du premier communiqué de presse.


Rappel de définition des relations presse


Les relations presse qui, rappelons-le, définissent le concept de communication entre un spécialiste des relations média et un ou plusieurs types de média (presse écrite et web, télévision, radio) et influenceurs et permettent de développer une relation de confiance entre une entreprise, une marque, voire une personne et les média, principaux vecteurs de média de leurs informations vers différents publics.


Les relations presse se placent sous l’ombrelle des relations publiques qui incluent également la communication évènementielle, le sponsoring ou le mécénat, le lobbying, la participation à des congrès ou à des foires et des expositions… La liste n’est pas exhaustive !


Le terme de relations publiques est apparu pour la première fois, en 1897, dans le Yearbook of Railway Literature … Un lien étroit, au moins à leur naissance, semble relier le monde des chemins de fer à celui des relations publiques et presse…


Qui est Ivy Lee ?



Ivy Ledbetter Lee, le rédacteur du premier communiqué de presse
Ivy Ledbetter Lee

Tous les spécialistes s’accordent pour reconnaître Ivy Ledbetter Lee, fils d’un pasteur méthodiste conservateur, comme le précurseur des relations publiques (et presse…) aux Etats-Unis et surtout, être le premier auteur d’un communiqué de presse.


Né en 1877 dans l’état de Géorgie (il décéda en 1934 à New York, à l’âge de 57 ans), Ivy Lee travaillait en 1906 en qualité de consultant pour une compagnie ferroviaire, la Pennsylvania Road. Le 28 octobre 1906 (cela fait exactement, jour pour jour, 118 ans aujourd’hui), un épouvantable accident de déraillement coûtait la vie à 57 passagers alors que le train se dirigeait vers Atlantic City.


Bien évidemment, immédiatement des rumeurs meurtrières se répandirent à l’encontre de la Pennsylvania Road. En sa qualité de consultant pour la compagnie ferroviaire, Ivy Lee recommanda instamment de ne pas pratiquer la politique de l’autruche et se faire descendre en flèche sous le poids des rumeurs grossissantes d’heure en heure, mais plutôt de dire toute la vérité sur cet accident.


La compagnie le suivit dans ses recommandations et c’est ainsi qu’Ivy Lee écrivait le premier communiqué de presse de l’histoire, repris dès le lendemain, mot pour mot, par le New-York Times. Dans ce communiqué, la compagnie ferroviaire reconnaissait son entière responsabilité. Cerise sur le gâteau de cette nouvelle communication : les journalistes étaient invités sur les lieux de l’accident. Par ses actions, Ivy Lee n’écrivait pas seulement le premier communiqué de presse, mais organisait en parallèle le premier voyage de presse et la première réelle conférence de presse, structurée.


Résultat : la presse américaine toute entière loua l’honnêteté et la réactivité de la compagnie ferroviaire qui regagna ainsi la confiance du public et de ses passagers. Ce type de communication concise et explicative conquit bientôt tous les média américains.


Dites la vérité, parce que, tôt ou tard le public découvrira de toute façon la vérité. Et si le public n’aime pas ce que vous faites, changez vos politiques et adaptez-les à leurs besoins. Ivy Lee

Avec Sir Edwards Bernays (1891 à Vienne – 1995 à Cambridge, USA), autrichien expatrié aux Etats-Unis et double parent de Sigmund Freud (sa mère : sœur du psychanalyste et son père, beau-frère du psychanalyste), il fonda le premier cabinet de relations publiques (ou agence de communication) à New-York en 1906. Même si l’histoire les a complètement oubliés, les deux hommes sont considérés comme les précurseurs des relations publiques et plus précisément, de ce que l’on appellera plus tard, les spin-doctors ou conseillers en communication et marketing politique.


Ivy Lee ne s’arrêta pas à son succès de la Pennsylvania Road. Il aida les chefs d’entreprise, en ce début du XXème siècle, à se défendre après les critiques sévères émises par certains journalistes qui n’hésitaient pas à critiquer les méthodes de ces grands industriels. Ces derniers utilisèrent d’abord la publicité, puis ensuite firent appel à ces nouveaux agents de presse, dont l’efficacité était maintenant prouvée, pour rayonner autrement leurs réponses à leurs détracteurs. A noter que les premiers cabinets de relations presse (différents de ceux que nous connaissons actuellement) virent le jour à cette époque.


En 1912, il est à noter qu’Ivy Lee donnait son premier cours de relations publiques à l’Université de New-York.


Ivy Lee se rapprocha bientôt de John D. Rockfeller. En 1914, l’industriel, sans état d’âme, avait employé des briseurs de grèves (Massacre de Ludlow) pour faire taire, de manière souvent violente, de nombreux mouvements sociaux. En agissant ainsi, John D. Rockfeller s’attira les foudres de la presse américaine et afin de regagner les faveurs du public, Ivy Lee entreprit de modifier de manière drastique l’image de l’industriel en le transformant en bienfaiteur en :


·         Créant des fondations et des œuvres de charité

·         Supportant financièrement les universités

·         Favorisant la recherche technique

·         Expliquant clairement ses coûts (salaires, impôts)

·         Ecoutant le public et ses attentes


Résultat : de l’ignoble magnat du pétrole, John D. Rockfeller devient le bienfaiteur du pays qui secourt des milliers de familles.


En 1916, il crée, seul, sa propre agence de communication et compte dans sa clientèle les plus grands industriels du ferroviaire, du pétrole, du tabac et de l’agro-alimentaire avec lesquels il pratique toutes les composantes des relations publiques, y compris le lobbying.

Avant sa mort prématurée, en 1934, il conseille la firme allemande IG Farben et peu avant sa mort, rencontre Joseph Goebbels, le chef de la propagande nazie, et Adolf Hitler, rencontres qui lui seront sévèrement reprochées par le sénat américain.


Même si le nom d’Ivy Lee est oublié, ses recommandations en termes de relations presse sont toujours pratiquées par les professionnels :


  • La transparence, en répondant avec sincérité aux inquiétudes/curiosité de l’opinion publique.

  • La vérité, en fournissant aux médias des informations précises et vérifiables

  • La prise de parole la plus rapide possible lors d’une crise pour ne pas laisser s’installer l’incompréhension


Nous vous donnons le texte de la communication, considérée comme la première communication responsable, qu’Ivy Lee avait faite à la presse en 1914. Un texte qui n’a pas du tout perdu de sa vigueur 110 ans après sa rédaction et où il parlait déjà des fausses informations…


« Ceci n’est pas une agence de presse clandestine. Notre travail se fera en toute transparence. Notre objectif est de fournir des informations.
Ceci n’est pas une agence de publicité ; si vous pensez qu’aucune de nos productions n’a sa place sur votre bureau, ne les utilisez pas. Nos faits sont précis. Des détails concernant tout sujet abordé seront fournis rapidement, et nous aiderons de bon cœur tout rédacteur à vérifier directement tout énoncé de faits. Sur demande, tout journaliste obtiendra toutes les informations à propos de ceux pour le compte desquels nous faisons paraître un article.
En bref, notre projet est, sincèrement et ouvertement, pour le compte d’intérêts privés et d’institutions publiques, de fournir à la presse et au public des États-Unis des informations rapides et précises, à propos de sujets dont la connaissance a pour le public une valeur et un intérêt.
Les entreprises et les institutions publiques divulguent beaucoup de renseignements parmi lesquels les vraies informations ne sont plus visibles. Néanmoins, il est tout aussi important pour le public d’avoir ces informations qu’il l’est pour les institutions elles-mêmes de leur donner une légitimité.
Je ne transmets que de la matière à propos de laquelle je suis prêt à aider n’importe quel journaliste à faire ses propres vérifications. Je suis toujours à votre service dans l’objectif de vous permettre d’obtenir des informations plus complètes à propos de tout sujet.




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